Connaissez-vous le vocabulaire éco-responsable ?

Vous acceptez des contenants en plastique ou en aluminium lorsque vous commandez vos plats à
emporter, vous utilisez des couverts en bambou et des gobelets en amidon de maïs car vous voyez la
mention « biodégradable » ou « compostable » …

De nos jours, je rencontre de nombreuses personnes désireuses d’agir pour la planète et qui, dans la
confusion, choisissent des produits sans pour autant maîtriser le sens des termes associés.

Les mots dits « éco responsables » souvent écrits en vert, les symboles et pictogrammes inscrits sur les
emballages, ils méritent encore tous d’être explicités afin de nous aider réellement dans notre
quotidien, pour acheter en connaissance de cause.

Je suis également interrogée sur des questions règlementaires, avec notamment la loi Anti-Gaspillage
pour une Économie Circulaire (AGEC), qui incite à se mobiliser et adapter concrètement notre
comportement pour réduire notre impact sur l’environnement.

Que ce soit dans le cadre personnel ou professionnel, il était donc important pour moi de partager
mon expérience et mes connaissances en matière de prévention et de gestion des déchets.

Si vous souhaitez contribuer à la préservation de votre territoire, de sa biodiversité,

si vous désirez agir à votre échelle, montrer l’exemple en tant que citoyen, devenir un
« consom’acteur »,

alors, ce « lexique » est fait pour vous !

Le but de cette rubrique est d’apporter un minimum d’information, avec du vocabulaire utilisé dans la
vie courante et qui nous laisse encore souvent dans le flou.

J’espère que les définitions ci-dessous vous seront utiles.
Si tel est le cas, je vous invite à nous faire part de vos retours et commentaires sur les réseaux sociaux.

Vous pourrez ainsi nous encourager à étoffer le lexique, et suivre par la même occasion les actualités
d’R3 Attitude.

Merci pour votre intérêt 😉

Emmanuelle,
Présidente d’R3 Attitude

B.

Biodégradable

On considère qu’un produit ou une matière est biodégradable quand :

  • il se dégrade sur une période équivalente au temps humain

ET

  • il peut être décomposé (digéré) naturellement par des organismes biologiques, vivants
    (bactéries, microchampignons, algues) afin d’être réintégré par la nature (humus, compost)

Une matière est biodégradable lorsqu’elle est dans un environnement favorable (conditions de
température, d’humidité, de lumière, d’oxygène).

On trouve généralement les produits biodégradables dans l’agriculture, l’industrie agroalimentaire, la
restauration, les cuisines ou cantines scolaires, la filière bois-papier, les jardins privés ou des
collectivités (espaces verts).

On parle alors de déchets verts, de déchets organiques ou biodéchets.

Attention cependant aux faux-amis !

Les produits mixtes ont souvent un nom qui porte à confusion.

Par exemple un objet en papier+plastique (appelé souvent « bioplastique »),

ou en amidon de maïs+plastique (appelé « biosourcé »),

ils ont un effet néfaste pour l’environnement puisqu’une partie
seulement est biodégradable et l’autre se transforme en micro plastique.

Aussi, il faut savoir que les écosystèmes ont une capacité limitée à absorber des produits
biodégradables et des déchets biodégradables en trop grandes quantité peuvent aussi causer des
dommages à la vie terrestre ou aquatique.

NB : À partir de 2022, selon le Code de la Consommation et la loi AGEC, il est interdit d’inscrire le mot
« biodégradable » sur un emballage.

Le but est d’éviter d’induire en erreur le consommateur, notamment par rapport aux gestes de tri et à
la recyclabilité du produit.

C.

Collecte

Dans le milieu du recyclage, le mot « collecte » signifie le ramassage, l’enlèvement des déchets.

En d’autres termes il s’agit du transport entre le lieu de tri (particulier ou professionnel) vers le site de stockage ou de traitement du déchet.

Alors que la collecte des déchets ménagers est organisée par chaque collectivité via des prestataires extérieurs, la collecte des déchets provenant des entreprises est à la charge du producteur ou détenteur du déchet pour en assurer la traçabilité.

Le prestataire en charge de la collecte doit remettre au producteur/détenteur du déchet, un Bordereau de Suivi de Déchet (BSD) ou une attestation annuelle de collecte et de valorisation.

Compostable

Un produit compostable est biodégradable mais un produit biodégradable n’est pas forcément compostable. 

Après plusieurs semaines de (bio)dégradation d’une matière, on obtient un produit, le compost, permettant l’amélioration de la fertilité des sols avec la capacité à retenir l’eau et les nutriments.

Quelle est la différence entre l’humus et le compost ?

L’humus est issu d’une transformation naturelle des matières, alors que le compost, a besoin d’une intervention humaine pour procéder à la dégradation des produits.

Il existe deux types de compostage : 1. Industriel et 2. Domestique.

       1. On parle alors de compostage industriel car la dégradation des produits s’effectue à des températures comprises entre 70 et 80 °C, avec un taux d’humidité tournant autour de 70 % et un taux d’oxygène de quelque 20 %. 

En France, il est nécessaire de respecter des critères spécifiques pour le compostage industriel car ils sont encadrés par une norme européenne (NF EN 13432).

      2. Il est aussi possible d’effectuer du compost à la maison avec un équipement et un environnement appropriés.

La dégradation est généralement plus lente, car les conditions de température et d’humidité varient avec les conditions météorologiques.

NB : À partir de 2022, selon le Code de la Consommation et la loi AGEC, le mot « compostable » sur un emballage ne peut être inscrit que s’il est compostable en milieu domestique (« home compost »), et non industriel.

D.

Déchet

Un déchet peut être un objet, une substance, une matière, que l’on destine à l’abandon.

Il existe une définition juridique du déchet, inscrite dans le Code de l’environnement (article L.541-1-1).

Les déchets sont divisibles en fonction de leur typologie, avec une classification spécifique, et ils sont souvent regroupés selon 3 types :

  1. Les déchets inertes (ex : les gravats, les pneus, le verre…)
  2. Les déchets non dangereux (ex : le plastique, le papier, les résidus organiques…)
  3. Les déchets dangereux (ex : les huiles, les piles, les équipements électroniques et électriques…)

Les déchets peuvent aussi être caractérisés selon leur origine pour identifier le producteur ou son détenteur : les ménages (particuliers), les activités économiques (les professionnels), les services publics (les institutionnels).

Les déchets bien triés facilitent la phase de collecte (transport) et augmentent les possibilités de recyclage. 

Arrivés en fin de vie, les déchets dits traités permettent de récupérer un maximum de matières valorisables. 

S’il reste encore des matières inexploitées, après la phase de traitement, on parle alors de déchet ultime et il est éliminé.

Décharge

Une décharge (sous-entendu de déchets) est appelée dans le langage courant « décharge publique », et dans le langage juridique « Centre d’Enfouissement Technique ».

Il en existe 3 types de décharges :

Classe 1 => pour les déchets dangereux

Classe 2 => pour les déchets dits « non dangereux »

Classe 3 => pour les déchets inertes

On parle de « Dépôt sauvage » lorsqu’il s’agit d’un acte d’incivisme (provenant de particuliers ou d’entreprises).  Le déchet est déposé (volontairement ou par négligence) hors des circuits de collecte et des installations autorisées.

C’est l’abandon d’un objet ou d’une substance qui en fait un déchet.

Une décharge est considérée comme illégale quand des déchets y sont apportés régulièrement (par des particuliers ou des professionnels) alors qu’elle ne possède aucune autorisation

Déchèterie

Écrit avec un ou deux « T », l’étymologie du mot « déchèterie » provient de l’Agence Nationale de Recyclage des Déchets (ANRED), actuellement connu sous le nom de l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME).

Le mot formé à partir des substantifs « déchet » et « tri », peut s’appeler également « écocentre » dans certains pays.

Une déchèterie désigne un lieu aménagé, ouvert au public, pour le dépôt sélectif et volontaire des déchets, susceptibles d’être recyclés ou à évacuer vers un centre d’enfouissement.

C’est donc une plateforme intermédiaire avant le recyclage des déchets.

Le site est généralement gratuit pour les particuliers et payant pour les professionnels.

Dans tous les cas, les déchèteries sont des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) et elles sont divisées en deux sous-catégories selon la nature des déchets collectés (dangereux ou non dangereux).

Les déchèteries deviennent propriétaires (et responsables) des déchets dès lors qu’ils sont déposés par les ménages ou les entreprises. 

Les déchets admis dans une déchèterie sont souvent : 

  • les métaux, le verre, les cartons et papiers, les plastiques ;
  • les déchets verts, le bois et autres matières organiques ;
  • les piles et les batteries ;
  • Les ampoules et néons ;
  • les appareils électriques et électroniques (DEEE);
  • les déchets de soins piquants (DASRI) 
  • les pneumatiques ;
  • les huiles usagées ;
  • les objets du mobilier ;
  • les gravats ;
  • les déchets dits « tout venant »
Vue aérienne d’une déchèterie

Développement Durable

Le Développement Durable correspond à l’alliance de trois socles qui sont représentés par l’Économie, l’Environnement, et le Social (sociétal). 

Si l’un de ces trois piliers n’est pas réuni, on ne peut prétendre à un Développement dit Durable.

Comment distinguer une entreprise qui se préoccupe uniquement de faire des profits, de celle qui s’engage dans une gouvernance de Développement Durable ?

Une entreprise engagée dans une démarche durable tient compte de son impact sur la nature depuis la phase de production de ses produits ou services (éco conception, origine de la matière).

Elle utilise des modes de distribution (transport) et de communication (transparence) adaptés.

Elle travaille également pour améliorer le bien-être, la formation, de ses employés et de ses sous-traitants (aspect social/sociétal). 

En résumé :

  1.    Environnement + Social = vivable
  2.    Social + Économie = équitable (exemple : commerce équitable)
  3.    Économie + Environnement = viable
  4.    Environnement + Économie + Social = Développement Durable
Schéma du Développement Durable

E.

Enfouissement

Un site d’enfouissement est un lieu de dépôt définitif des déchets solides. 

Lors de la décomposition des déchets enfouis, une quantité importante de biogaz est émise. La quantité et la qualité de ces émissions varient en fonction de la nature des déchets et de la durée de leur enfouissement. 

Le méthane et le dioxyde de carbone constituent la plus grande portion des gaz émis, cependant, on retrouve aussi une longue liste de composés plus toxiques.

Néanmoins, la production de biogaz considérés comme une énergie renouvelable peut être utilisé dans la production d’électricité par exemple.

De nos jours, l’enfouissement est encore la destination finale de la moitié des déchets ménagers.

Les sites d’enfouissement sont soumis à des règlementations pour limiter la contamination des sols, et des eaux souterraines.

Le passage des eaux de pluie à travers les déchets génère des substances liquides appelées « lixiviats », et il est nécessaire de les collecter, de les traiter, afin de protéger au maximum les nappes phréatiques.

Les eaux récoltées avant traitement sont polluées car elles contiennent des métaux, des nutriments, des sels, des acides organiques, des huiles et des graisses et des coliformes fécaux. 

Il faut donc être particulièrement attentif au contrôle et au suivi de ces eaux car elles sont ensuite rejetées dans le milieu naturel.

Depuis 2002, les installations d’élimination des déchets par stockage sont autorisées à accueillir uniquement des déchets ultimes c’est-à-dire des déchets ne pouvant être ni recyclés, ni récupérés, ni valorisés.

Pour réduire l’enfouissement des déchets, il est possible d’agir en amont, en refusant le potentiel déchet et en s’informant sur les différentes filières de valorisation.

Schéma d’un centre d’enfouissement

R.

Recyclage

Le recyclage est un procédé de traitement des déchets (industriels ou ménagers) qui permet de réintroduire certains matériaux dans la production de nouveaux produits.

Il existe 3 grandes familles de techniques de recyclage : CHIMIQUE, MECANIQUE et ORGANIQUE.

La chaine du recyclage comporte plusieurs étapes :

TRI > COLLECTE > TRAITEMENT > STOCKAGE > TRANSFORMATION > COMMERCIALISATION

Une fois triés, les déchets sont collectés pour être traités puis transformés. Ils entrent dans la chaîne sous forme de déchets et en sortent sous forme de matière prête à l’emploi ou de produits finis.

Le recyclage a deux conséquences écologiques majeures :

  • la réduction du volume de déchets, donc de la pollution qu’ils causeraient (certains matériaux mettent des décennies, voire des siècles, à se dégrader) ;
  • la préservation des ressources naturelles, puisque la matière recyclée est utilisée à la place de celle qu’on aurait dû extraire.

A noter que le recyclage est utile pour créer des emplois et limiter son impact sur l’environnement.

Néanmoins, il existe des alternatives pour éviter le déchet :

  • Réduire (éviter la surconsommation et refuser les emballages depuis l’acte d’achat)
  • Réutiliser (un même objet peut servir plusieurs fois)
  • Réparer (trouver des pièces détachées pour le reconditionnement)
Image dans un centre de tri pour préparer le recyclage de PET

Recyclable

Un produit est dit recyclable lorsqu’il peut être transformé ou réutilisé.

Un produit recyclable bien trié, peut être recyclé, tandis qu’un produit recyclable mal ou pas trié, n’aura pas de seconde vie.

En fin de vie, des produits jetés au mauvais endroit ou mélangés avec d’autres déchets, sont malheureusement voués à l’enfouissement aux Antilles-Guyane.

C’est une des raisons pour laquelle il est important de savoir identifier les produits dits « recyclables », des autres.

T.

Tri

Le tri est un acte de séparation de flux, de matière ; il permet de classer, répartir des objets selon leur nature ou leur destination.

Un particulier (avec des ordures ménagères) peut trier depuis son domicile et déposer gratuitement ses déchets selon les dispositifs installés par la collectivité dont il dépend (exemple : poubelle en porte à porte, borne d’apport volontaire aux abords des routes, déchèterie).

Un professionnel, comme une entreprise, un restaurant, un commerce, est soumis à des règlementations spécifiques pour lutter contre le gaspillage et favoriser la valorisation des matières recyclables.

Le tri (à la source) des déchets est obligatoire lorsque l’on génère (seul ou à plusieurs sur le même site), un volume de déchet supérieur à 1100 Litres / semaine (tout type de déchet confondu).

Chaque organisme doit être en mesure de justifier la quantité et le type de déchet produit, distribué ou détenu dans son établissement.

Il est possible d’externaliser la gestion des déchets avec un ou plusieurs prestataires privés.